L'Amour incompatible avec le mal

 

"Que l'amour soit sans hypocrisie; ayez en horreur le mal, tenez ferme au bien ; quant à l'amour fraternel, soyez pleins d'affection les uns les autres." Romains 12, 9-10

 

Ne nous y trompons pas : l'amour ne peut servir de paravent ni au mensonge, ni à l'erreur, ni à la propre volonté. S'il est bien vrai qu'il "n'impute pas le mal", qu'il "supporte tout, croit tout, espère tout, endure tout" (1 Corinthiens 13,5-7), il n'y a pas en tout cela la moindre indulgence pour le mal.

L'amour n'est ni aveugle, ni faible. Seulement, à la différence de notre coeur naturel, il ne se plaît jamais à découvrir le mal sur son chemin, il en est affligé et, au lieu de l'exposer à la malignité publique, il en cherche le remède. Mais il ne le traite jamais avec indifférence.

Il en supporte et en souffre les conséquences qui l'atteignent personnellement, sans se plaindre, ni se venger. En aucun cas, il ne s'y associe. Parce qu'il veut le bien de la personne qu'il aime et qui a mal agi, il travaillera, de tout son pouvoir, à la délivrer. Tolérer le mal sous le couvert de l'amour, c'est en réalité, s'aimer soi-même, faire passer son propre agrément et sa tanquillité avant les intérêts de Christ. Le pire tort que mon frère (ou ma soeur) pourrait me faire, serait de s'abstenir de me reprendre dans l'amour, au sujet de ma mauvaise conduite, sous prétexte de ne pas me faire de peine.

 

Prenons garde aux contrefaçons de l'amour. Elles mettent l'homme à la place de Dieu.

 

"Aimez-vous l'un l'autre ardemment, d'un coeur pur." 1 Pierre 1, 22

 

(André Gibert)